NOTE 1
À Rome, Kersten eut également pour malade le comte Ciano qui souffrait de maux d’estomac. Ils se lièrent d’amitié. Ciano voulait que Kersten devînt professeur en Italie, mais Kersten aimait trop la Hollande pour envisager de quitter ce pays.
Sans avoir à soigner Mussolini, il le rencontra plusieurs fois.
Il l’avait connu par Ciano. Ils s’entendirent très bien. Mussolini le reçut plus d’une fois à déjeuner, en tête à tête, tantôt dans son palais de la place de Venise, tantôt au restaurant. Leurs conversations se tenaient en allemand, que Mussolini parlait avec un très fort accent, mais couramment.
Il était très antiallemand. Moins que Ciano toutefois, qui l’était sans réserve, entièrement.
Mussolini trouvait les Allemands trop sérieux, trop durs, dépourvus de tout sens de la gaieté et de l’humour. Ils étaient restés les Barbares.
Quant à Ciano, il assurait que, avec les Allemands, son sang se glaçait chaque minute davantage. Mussolini et Ciano se montraient très enthousiastes, par contre, des Finlandais.
Et même au moment de l’alliance russo-allemande, du pacte Hitler-Staline, dont il fut indigné, Mussolini promit à Kersten qu’il interviendrait auprès des Russes en faveur de la Finlande. Kersten ne croit pas que Mussolini ait tenu parole, mais qu’il était sincère sur le moment. Il promettait en effet beaucoup, mais oubliait très vite ses promesses.